Il y a les larmes des folles tristesses
et des peines minuscules
celles de la colère
plus pointues que des couteaux
plantés dans la poitrine
les larmes d’impuissance
si on me punit
sans me donner la chance
d’expliquer mes raisons
et les sanglots de joie
que versent
les personnages dans les livres
quand le bonheur est si vif
qu’il en avale sa langue
Pourtant je préfère rire ou crier
ou esquisser quelques pas de danse
car il me pousse parfois
des ailes dans la bouche
Et je joue le jeu des anges
ou des cerfs-volants
Quand les larmes nous guettent mais que le désir d’envol est plus fort.
1. Quelle est la première émotion qui vous habite lors de la lecture du poème et pourquoi ?
2. Qu’est-ce qu’évoquent chez vous les vers « car il me pousse parfois des ailes dans la bouche » ?
3. Quelle est la principale forme poétique utilisée par l’autrice ? Pouvez-vous en apercevoir d’autres ? Si oui, lesquelles ?
4. Est-ce que vous pouvez penser à une autre situation (différente de la tristesse, de l’impuissance, de la colère ou de la joie) qui pourrait susciter des larmes ?
5. Récitez le poème à partir des quatre émotions stipulées dans la question 4, sans tomber dans la caricature ou l’exagération. Quelle version fait mieux vivre le texte ? Est-ce que varier l’émotion dans votre lecture vous a fait découvrir de nouvelles choses dans le poème ?
Activité d’écriture
À partir d’une émotion choisie, écrivez à votre tour un poème lyrique, c’est-à-dire un poème qui privilégie l’expression et les sentiments intimes de la personne qui l’écrit, qui découle de son expérience personnelle.
Lien utile
Louise Dupré répond à la question « Comment est-ce que tu aimes être réconfortée quand tu es contrariée ? » et plusieurs autres lors du Marché de la poésie jeunesse 2021 :
Louise Dupré, « Il y a les larmes... », Les mots secrets, Montréal, La courte échelle, 2002.